Avec une histoire riche s’étendant sur plus de 4000 ans, la culture vietnamienne émerge comme l’une des plus anciennes et influentes en Asie. Dans cette synthèse succincte des articles dédiés à la culture vietnamienne, nous plongeons dans les méandres de son identité culturelle, de ses mœurs et coutumes séculaires, des délices de ses boissons traditionnelles, et de la floraison artistique qui caractérise ses expressions créatives. Cet aperçu complet offre une exploration immersive, soulignant la profondeur et la diversité de cette culture millénaire, éclairant ainsi les aspects les plus fascinants de l’héritage vietnamien. Si vous êtes passionné par cette richesse culturelle, une agence de voyage sur mesure au Vietnam peut vous aider à découvrir ces trésors de manière personnalisée.
1. La culture vietnamienne : une identité culturelle préservée au fil des siècles
Avant de plonger dans la découverte de la culture vietnamienne, il est crucial de comprendre les racines, notamment la signification du terme « Vietnam ». Ce pays tire son nom de la fusion de deux mots : « Viet », représentant l’ethnie prédominante, et « Nam », signifiant le Sud. Avec 86% de la population appartenant à l’ethnie Viet, le Vietnam se dévoile comme la terre des Viet du Sud. De manière similaire, la Yougoslavie, avec « Yougo » pour Sud et « Slavie » pour Slaves, crée les Slaves du Sud. Une question surgit alors : que sont devenus les Viet du Nord ? La réponse réside dans leur disparition, plus précisément, leur intégration à la Chine. Ainsi, la définition d’un Vietnamien prend une nouvelle lumière. Pour une exploration authentique, optez pour une agence de voyage sur mesure au Vietnam.
D’après les propos de M. Huu Ngoc, un éminent chercheur culturel au Vietnam, une erreur fréquente réside dans la perception erronée que la culture vietnamienne serait une simple extension de la culture chinoise, tout comme le Vietnam serait un prolongement de la Chine. Une observation plus attentive révèle, cependant, deux cultures distinctes. À titre d’exemple, la culture vietnamienne ancestrale partage un élément commun avec le Sud de la Chine, le Laos, le Cambodge, la Thaïlande, la Malaisie, l’Indonésie, etc., soit tous les pays subtropicaux d’Asie du Sud-Est, mais non avec la Chine ancienne du Nord : cet élément est le tambour en bronze.
2. La langue vietnamienne joue un rôle significatif.
Selon Huu Ngoc, la langue joue un rôle crucial dans la construction de l’identité vietnamienne : « Bien que 60% à 70% des mots de notre langue proviennent du chinois, la perte des 30% restants de mots vietnamiens entraînerait la dilution de notre identité culturelle, absorbée par la culture chinoise. Hô Chi Minh a même substitué des expressions vietnamiennes composées en grande partie de termes chinois pour préserver la pureté et l’originalité de la langue, comparable à la préservation de la langue française au 16e siècle en France. »
Cette langue ancestrale a permis de préserver les mythes fondateurs du Vietnam. Des croyances telles que l’animisme, le culte de la fécondité, de la mort, des ancêtres, et la croyance aux génies ont traversé les siècles. Contrairement à la Chine, les divinités vietnamiennes étaient principalement féminines, reflétant une époque où le rôle des femmes était prépondérant avant l’arrivée des Chinois au 2e siècle av. J.-C., instaurant une société à moitié matriarcale sous l’autorité maternelle.
Lorsque deux cultures se rencontrent, l’assimilation totale peut survenir si l’identité culturelle est faible, mais si elle est forte, un phénomène d’acculturation se produit, où chaque culture emprunte ce qu’elle estime positif de l’autre et rejette ce qui ne lui convient pas. Ngoc souligne que c’est ainsi que la culture vietnamienne a évolué, préservant ses racines tout en intégrant des éléments jugés bénéfiques provenant de l’extérieur.
3. La dimension spirituelle occupe une place centrale dans la culture vietnamienne.
Pour vous initier à la culture vietnamienne unique, ce texte aborde un aspect spécifique de ses traditions : le rituel ancestral et les pratiques funéraires.
La vénération des ancêtres
La conviction selon laquelle la mort marque le retour des âmes vers les Neuf Sources, tout en continuant à veiller sur la descendance, forme le fondement du culte des ancêtres. Répandu dans plusieurs peuples du Sud-Est asiatique, ce culte se distingue particulièrement dans cette région, et selon les observations des ethnologues, il atteint son apogée chez les Vietnamiens, frôlant même les contours d’une religion. Nguyen Dinh Chieu, dans son œuvre majeure, Luc Van Tien, exprime cette importance en écrivant : « Il vaut mieux être aveugle et respecter les règles que de voir clair et ne pas vénérer ses ancêtres. »
Contrairement à la focalisation occidentale sur la date de naissance, les Vietnamiens accordent une importance particulière à la journée du décès dans le culte des ancêtres, considérée comme le passage de l’homme vers l’éternité. L’autel des ancêtres, toujours installé dans la pièce centrale à l’endroit le plus respectueux, reflète la conception vietnamienne selon laquelle il n’y a pas de séparation nette entre le monde des vivants (Yang) et celui des morts (Yin). Ainsi, l’autel accueille des offrandes concrètes telles que de la nourriture, des vêtements, des objets quotidiens et de l’argent (sous forme de billets de papier, appelés « Vang ma » – objets votifs).
Seule la nourriture est tangible, généralement accompagnée de fleurs, d’encens, et éventuellement d’alcool, qui doit être du riz. Un élément essentiel ne peut manquer : une tasse d’eau claire, considérée comme le bien le plus précieux du riziculteur après la terre. Après l’incinération des baguettes d’encens, le papier votif est consumé, et la petite tasse d’alcool ou d’eau est versée sur les braises. Ainsi, les défunts reçoivent leurs présents dans l’au-delà.
Les flammes et la fumée s’élèvent alors vers le ciel, tandis que l’alcool liquide se mêle au feu, imprégnant la terre. Sous nos yeux se déroule une osmose entre le feu et l’eau (Yin-Yang) ainsi qu’entre le ciel, la terre et l’eau (les « Trois Pouvoirs »), revêtant une signification philosophique profonde.
Les rites funéraires au Vietnam
Une jeune fille, aînée des filles du défunt, porte le portrait du disparu et se place en tête du cortège funèbre. En avant, les musiciens prennent leur position, suivis du géomancien qui guide les porteurs du cercueil tout au long de la marche. Durant le voyage, le bol de riz et l’œuf doivent rester à l’horizontale, car le géomancien et les porteurs ne seront pas rémunérés s’ils ne le font pas. Les deux fils cadets du défunt se tiennent derrière le cercueil. Enfin, les parents, amis et voisins proches de la famille suivent.
Pendant la procession, les proches jettent des rectangles rouges et blancs, appelés « quan tai » ou « cercueil », destinés à distraire les mauvais esprits. Pris au piège de leur gourmandise, ces esprits s’attardent pour déguster ces friandises qui ne sont que du vide. Tout le monde fait attention à ne pas les écraser, et leur présence peut être repérée au sol en observant les mouvements des personnes suivant le cercueil. Une jeune femme, sans signe de deuil, se mêle au cortège pour distribuer cigarettes et thé.
Arrivé à une intersection de chemins pendant une partie du trajet vers le « cimetière », le cortège fait une pause, car les Vietnamiens croient que ces endroits sont fréquentés par des esprits. Pendant cette pause, les deux fils cadets restent immobiles. Les membres de la famille s’assurent que de nombreux bâtonnets d’encens restent allumés, et de nombreux « mã vàng » (bâtons d’encens spéciaux) sont jetés, accompagnés d’offrandes de cigarettes et de thé. Ensuite, la procession funéraire reprend son chemin.
4. Une perpétuité à travers les breuvages traditionnels
Lorsqu’on évoque une culture, il ne suffit pas de se limiter à ses mœurs et coutumes, il est tout aussi essentiel d’explorer ses boissons traditionnelles.
L’expression artistique du thé au Vietnam
La maîtrise de l’art du thé est complexe, impliquant des choix méticuleux du type de thé, de sa préparation, de l’ébullition de l’eau, de l’infusion, et du partage dans les tasses, libérant ainsi tout son arôme. C’est un processus qui culmine dans le moment où l’on s’assied pour savourer chaque goutte avec des gestes mesurés, engageant tous les sens et toute l’âme.
Depuis des époques anciennes, les Vietnamiens ont su enrichir le thé en lui ajoutant diverses fleurs telles que le lotus, le jasmin, le chloranthus, le chrysanthème, combinant les parfums du thé avec les senteurs florales pour capturer toutes les fragrances célestes et terrestres. Chaque fleur confère au thé une note aromatique distinctive, mais le lotus demeure la plus singulière. Au crépuscule, sur un étang de lotus, une petite barque approche délicatement les fleurs, introduisant dans chacune d’elles un sachet de thé qui absorbe toutes les essences et forces vitales de la fleur.
Le jour suivant, aux premières lueurs, le propriétaire se rend de nouveau en barque pour effectuer la récolte. Pour des quantités plus importantes, on récolte les anthères blanches au sommet des étamines, appelées « gạo sen » (riz de lotus), que l’on mélange ensuite au thé. Cette combinaison est placée dans une enceinte hermétique pendant un ou deux jours, permettant au riz de lotus de se flétrir, suivi d’un séchage minutieux du thé sur un feu très doux.
La production d’un kilogramme de ce thé exige environ une centaine de fleurs et implique un travail délicat étalé sur plusieurs jours, expliquant ainsi son coût élevé et sa valeur. Ce produit de luxe est réservé aux grandes occasions, soulignant l’honneur que les hôtes accordent à leurs invités.
L’alcool vietnamien
L’alcool vietnamien, élaboré à partir de riz gluant, subit un processus complexe. Le riz est cuit à la vapeur, laissé à fermenter, puis distillé, donnant naissance au « Rượu trắng » (alcool blanc) ou « rượu đế » (alcool de base). Cette particularité le distingue des autres alcools aromatisés aux fruits ou aux fleurs, tels que le « rượu mùi » (alcool odoriférant) ou le « rượu màu » (alcool coloré), comprenant des variantes aux chrysanthèmes, au lotus, au citron, etc.
L’alcool de base est également prisé en tant qu’accompagnement idéal pour les médicaments. Parmi les spiritueux médicinaux, on trouve des breuvages précieux aux serpents (comme le « tam xà » ou « trois serpents », ou « ngũ xà » pour « cinq serpents ») ou aux iguanes. Cependant, les connaisseurs réservent l’alcool de base pour la dégustation. Lors des rituels ancestraux, un verre d’alcool blanc est incontournable, excluant tout autre type d’alcool, parfumé ou médicinal. Certains villages du Vietnam, tels que Vân ou Kẻ Mơ, jouissent d’une réputation particulière pour leur production d’alcool.
Dans son ouvrage « Géographie » rédigé en 1435, Nguyễn Trãi a noté que le quartier de Thuỵ Phương (actuellement Thuỵ Khuê à Hanoi) était le principal centre de production de l’alcool le plus renommé. À l’époque des Lê-Trinh, une statue du Bouddha ivre était même présente à cet endroit, témoignant de la qualité exceptionnelle de l’alcool, au point que même une représentation de Bouddha semblait avoir transgressé l’un des cinq préceptes bouddhistes.